Na nota introdutória ao livro 'Socialisation: construction des identités sociales et profissionnelles', o cientista social Claude Dubar realça, com todas as letras, que "a identidade de alguém é aquilo que ele tem de mais precioso: a perda de identidade é sinônimo de sofrimento, angústia e de morte." O sofrimento e a angústia sempre podem, por anomia, resultar no curto-circuito da existência. Redução da 'impedância vivencial'. Assim é a vida. De toda forma, o que está em causa é a relação indivíduo e sociedade, com incidência na comunidade. É de educação e de socialização que se trata, desde a mais terna idade, diferente do que algumas 'abordagens psi' - usando aqui a expressão de Hannah Arendt - afirmam. A investigação científica tem avançado bastante no estudo deste tema, e ela nos permite dizer que seria precipitado limitar educação e socialização, em sentido estrito, apenas a termos equivalentes. Tratei desse tema no texto aí abaixo, escrito para uma publicação francesa (está veiculado aqui: BILLET – SOCIÉTÉ ET COMMUNAUTÉ : VOIES D’ÉDUCATION ET DE SOCIALISATION)
SOCIÉTÉ ET COMMUNAUTÉ :
VOIES D’ÉDUCATION ET DE SOCIALISATION
Par Ivonaldo Leite
Usuellement la sociologie désigne la « communauté » comme un groupement ou
collectif dont les membres sot liés par la « solidarité » vécue, concrète en
tant que personnes concrètes. D’abord pour André Gorz, la communauté a un
fondement factuel En effet, elle repose sur quelque chose que chacun des
individus reconnaît avoir en commun avec d’autres individus :
Soit qu’ils l’aient mis
en commun en y voyant leur intérêt commum ou leur bien commun, auquel cas on
palera de communauté associative ou coopérative ;
Soit qu’ils l’aient en
commun originellement et de naissance (leur langue, leur culture, leur pays),
auquel cas on palera de communauté originaire ou constitutive.
Mais dans l’un et autre
cas, la communauté est associée à la reproduction de la société. Ceci est le
problème analytique.
L’idéologie de la
reproduction de la société par la socialisation des individus reste si
solidement ancrée dans les habitudes de pensée, qu’elle survit à la dislocation
de la société et à la disparition des « rôles » sociaux auxquelles la
socialisation était adaptée.
La plupart des penseurs
sociaux en viennent ainsi à raisonner comme si la capacité de l’individu à
devenir un sujet autonome se produisant et produisant du lien social par ses
activités non instrummentales, ne pouvait être que le résultat d’une «
socialisation réussie ». De cette façon, pour Jean-Louis Laville, la
valorisation du temps libéré repose sur la prise en compte d’individus aptes à
l’autonomie et à la responsabilité, c’est-à-dire bénéficiant d’une socialisation
réussie, alors que c’est cette socialisation qui constitue un problème.
Pour Gorz, dans cette
phrase à première vue innocente on retrouve le postulat idéologique de ce même
sociologisme qu’on rencontre aussi chez Habermas ou Parsons, entre
autres : l’aptitude à l’autonomie et à la responsabilité serait le
résultat d’une « socialisation réussie », autrement dit,
l’individu-sujet serait l’ensemble des capacités, des compétences et
comportements sociaux que la Société enseigne à l’individu pour se faire produire
par lui. Le sujet est, ici, évacué ; le sujet n’est plus que le support de
rôles, savoir-être et savoir-faire sociaux en consonance avec les « attentes »
anonymes inscrites dans le fonctionnement des processus sociaux.
Notamment avec cette
conception sociologiste, la socialisation n’est pas une émancipation faisant
surgir un sujet capable d’autonomie, d’auto-détermination, de jugement. Au
contraire, elle marque au sujet le pouvoir de se produire en lui assignant une
figure qu’il ne peut tenir de lui-même : « Moi » est un Autre ;
tandis que « Je » est le pouvoir de constater cette altérité du moi
et de la contester.
Alors, la confusion
entre le « Moi » et le « Je » provient dans une large mesure de
ce que le sociologisme, colonisant et évinçant la réflexion philosophique,
assimile l’éducation à la socialisation. Bien entendu, dans la mesure où elle
comporte nécessairement l’apprentissage d’un langage, de codes et de repères
socioculturels, toute éducation est aussi socialisation. Mais elle n’est pas que
cela et elle est même incapable d’éduquer et socialiser si elle prétend
n’être cela. À difference du conditionnement, de l’endoctrinement et du
dressage, l’éducation vise par essence à faire naître chez l’individu la
capacité de se prendre en charge de façon autonome. C’est-à-dire, de se faire
le sujet de son rapport à soi, au monde et à autrui.
C’est dire que la
relation éducative n’est pas une relation sociale et n’est pas socialisable.
Elle n’est réussie que si l’enfant est pour la personne qui l’éduque un être
incomparablement singulier, aimé pour lui-même, à révéler à lui-même par cet
amour comme ayant droit à sa singularité, comme individu-sujet.
Enfin, on retrouve ici
l’opposition entre la pensée politico-philosophique sur la bonne société et la
bonne vie, d’une part, de la pensée fonctionnaliste, d’autre part. Dans la
communauté, ce qui compte pour la première pensée c’est le travail par lequel
un individu se transforme en agent capable de transformer sa situation au lieu
de la reproduire par ses comportaents. Ce que compte pour la seconde, c’est la
formation d’individus sociaux possédant les competénces sociales et les
compotaments les rendant aptes à remplir les fonctions ou rôles que définit
pour eux le processus de travail social.