sábado, 26 de novembro de 2016

Sociologia solitária

Fala Hans Magnus Enzensberger de uma 'grande insônia do mundo', com os que nela incursionam buscando - com persistência e paciência - os fios de sentido com que se poderá chegar talvez à 'única salvação possível'. Não se trata, por certo, de uma deambulação fácil, e os seus canais estão fechados a quem não vai além do trivial aparente - seja por 'dissonância cognitiva' ou por outra razão qualquer. Sim, é a  cor do tempo quando passa e o soar do seu vaticínio: 'não me escapas'. Em meio a isso, o processo de socialização busca estabelecer regularidades para estabilizar vivências, mas é naquilo que lhe foge que talvez se possa encontrar, pelo menos em determinados casos, o substrato ontológico da existência. Ainda mais nos tempos de agora, da 'sociedade conexionista', com as suas multidões solitárias - lembrando aqui a formulação, antes de Bauman, referida por David Riesman.  O que se passa com as vidas individuais, é disso que se trata. Sentimentos, melancolia, o ato de existir a cada dia, etc. O artigo aí abaixo vai nessa perspectiva, e o escrevi para a publicação francesa 'Je ne suis pas d'accord'. 


Ivonaldo Leite

De façon assez générale, le concept d’anomie désigne les effects d’un affaiblissement des normes et des conventions tacites réglant les attentes mutuelles conduisant à une désagregation des liens sociaux. Mais c’est trés important différencier les effets de l'anomie et ceux du développment de l´égoisme.
Dans cette perspective, Durkheim dit que tandis le suicide égoiste se situe sur un axe dont l’autre pôle est occupé par le suicide altruiste, le suicide anomique, découlant d’un affaiblissement de la présence des règles et des normes, se situe sur axe dont l’autre pôle est occupé par le suicide fataliste, que résulte au contraire d’un excès de réglementation. Nous pouvons donc conclure que les indicateurs d’anomie habituellment utilisés ne traduisent pas en théorie l’augmentation de l’individualisme au sens d’egoïsme, mas l’accroissement de l’anomie proprement dite, c’est-à-dire de incertitude quant aux actions à entreprendre, dérivant moins du dépérissement des normes saisies en tant que données mentales, que de leur effacement des situations et des contextes dans lesquelles elles se trouvaient enracinées.
Comme le dit Boltanski, tous les indicateurs lesqueles Durkheim nous appris à lire le signe de l’anomie sont à la hausse depuis la second moitié des années 1970, ce qui peut être interpreté non seulement comme un résultat mécanique du développement de la précarité et de la misère, mais aussi comme la marque d’un effacement des prises que les personnes puvent avoir sur leur environnement social, avec pour résultat un affaiblissement de la croyance que’elles puvent placer dans l’avenir en tant que point de fuite capable d’orienter l’action et donc de conférer, par rétroaction, un sens au présent.
Cependant cette difficulté à se projeter l'avenir qu'expriment les indicateurs d'anomie doit être selon nous mise en rapport avec l'expérience d'un monde connexionniste. Le trouble qu’elle suscite peut être attribué, plus précisament, à l’existence d’un conflit entre, d’une parte, des normes (particulièment explicites dans mondes domestiques et industriel) valorisant ce qui se tient dans la dureé et, d’autre parte, la condition humanine dans un monde flexible où les êtres se modifient au gré des situations qu’ils rencontrent. Si les personnes, ou une majorité d'entre elles, n'accordaient pas du prix à ce qui doit durer, elles ne souffriraient pas des ruptures associées à des séparations et au découragement devant la tâche d'avoir à refaire ce qui semblait établi. C'est d'ailleurs bien ce trouble que vise à apaiser la la société connexionniste en conférant à ce qui se présent comme transitoire et aussi en organisant les épreuves qui accompagnent la transition.
Il reste que, dans un grand nombre de domaines, la valeur d'un engagement et l'enthousiasme qu'il peut susciter, continuent d'être associés, explicitement ou de façon tacite, à sa durabilité. Évidentemente, comme l'a souligné Boltanski, cela vaut pour le mariage, qui n’est pas contracté pour une durée déterminée (même s’il peut être rompu par la divorce) mais aussi pour les liaisons instaurées hors mariage, auxquelles les personnes accordent d’autant plus de prix que se trouve ménage la possibilité qu’elles se prolongent dans le temps et dont , pour le moins, il n’est pas coutumier de prévoir la fin au moment même où on les noue.  
La société connexionniste est la société d’une sociologie solitaire. Les différents indicateurs d'anomie pointent de façon assez claire vers des troubles relevant des incertitudes liées au type de libération associé au redéploiement du capitalisme. Ceci rend sans doute plus difficile la projection dans l'avenir.